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Madwain, la Musique de Piltover

Chapitre 8 - Un ptit creux et un vieillard

le 27 avril 2016

Madwain continuait son chemin dans les Plagues Jungles, mais il se rendit compte qu'il avait perdu la trace de la « tranchée » qu'il avait laissée durant la nuit. Son intervention pour sauver Miomaime l'avait mené à un point où il ne savait plus du tout où aller. Il décida de remonter à un arbre pour se repérer une seconde fois. Cette histoire commençait a l'énerver un brin mais il su garder la tête froide. Une fois en haut d'un des plus grands arbres, il put constater qu'il était encore plus loin des montagnes. Son détour pour sauver ce barde lui avait donc fait perdre beaucoup de temps. Il soupira et redescendit, laissant la gravité s'occuper des derniers mètres entre lui et le sol. Une fois arrivé en bas, il soupira à nouveau : la musique diffusée dans le casque changea par la suit et fut plus joyeuse, comme pour lui remonter le moral.
Ouais ouais... J'abandonne pas...
Un léger sourire en coin s'afficha sur son visage. Il ferma les yeux et inspira à fond. Il recula son pied droit, se pencha légèrement en avant et partit en sprint dans la direction de la montagne, évitant les arbres, sautant par-dessus les tronc et écartant la végétation.
Mais sa course fut brève car quelques minutes plus tard il s'arrêta.
'Tain j'ai la dalle...
Cela faisait au moins une demi-journée et une nuit qu'il n'avait rien avalé. Il chercha dans les alentour si il n'y avait pas des fruits ou quelque chose de mangeable. C'est alors qu'il remarqua une sorte de cabane non loin, caché derrière des feuillages. L'antre avait l'air plutôt sombre, cachée du soleil par de grandes feuilles dont l'accumulation faisait un toit opaque au-dessus de l'entrée de la cabane. On pouvait voir à l'intérieur car il n'y avait pas de porte. Il s'approcha en se disant que cela devait être un refuge du barde croisé précédemment. Il devait quand même s'y connaître en survie s'il bourlinguait dans toute la jungle. Il écarta quelques herbes hautes, se rapprocha de l'entrée puis entra prudemment. Il faisait complètement noir. Impossible de voir devant soi. Ses écouteurs s'illuminèrent avec les mêmes cercles lumineux bleutés que ceux de la nuit où Madwain prit connaissance de la notice de ses gants. La luminosité lui permit d'identifier l'intérieur : il se tourna vers le côté droit de la cabane, examinant les lieux à la recherche de nourriture. Il enleva son casque de ses oreilles et le mit autour de son cou. Une voix rauque se fit entendre :
-Je te dérange ?
Il sursauta et se retourna vers la source de la voix.
-Heu... J'suis navré de m'introduire comme ça... Je pensais pas que c'était pas habité en fait...
-Tu rentres dans une cabane dans une jungle seulement peuplée par des bêtes sauvages et tu t'attends à ce que ça ne soit pas habité ? J'ai des doutes sur ton honnêteté...
-Bah, dans une jungle pareille, tomber sur des gens est quand même assez rare donc j'ai pensé que... bref désolé...
-Et qu'est-ce qui t'amène exactement ?
-Et bien... J'ai super faim en fait, avoua-t-il en se grattant l'arrière de la tête et souriant, mal à l'aise
-Je vois... Je peux t'aider si tu m'aides en contrepartie.
-Comment ?
-As-tu déjà vu les animaux du coin ?
-Ouais, plutôt...
-Ils sont pas mauvais quand on sait les cuisiner correctement. Et il se trouve que je commence à être un peu vieux pour aller chasser moi-même. Je te propose de faire comme ça, tu me ramène des bêtes et je te les cuisine. Qu'en dis-tu ?
-Bah je pourrais me les faire tout seul, nan ?
-Tu sais reconnaître une bête venimeuse ?
-Ha... heu... Non, bah on fait comme ça alors... conclut-il gêné. Je reviens, j'vais vous chercher ça. À tout'.
-C'est ça... À plus tard.
Madwain repartit en quête de viande dans la jungle mais au bout d'une vingtaine de seconde de marche, il s'arrêta et fit demi-tour en se grattant la tête. Il rentra dans la cabane.
-Heu... Vous n'aurez pas une piste pour trouver des bestioles par hasard ?
-Ha ces jeunes... Au sud-ouest d'ici, il y a une tanière de sangliers, normalement.
Silence.
-Par-là, montra-t-il en pointant le sud-ouest du doigt.
-Merci.
Madwain repartit dans la direction indiquée. Comme à son habitude, il ne se posait pas vraiment de question. Il avait faim et cette vieille personne lui avait dit qu'elle pouvait l'aider. Et puis, aller chercher deux ou trois sangliers, ça ne devait pas être trop dur.
Il se dirigea, le coeur léger, vers le lieu évoqué plus tôt. Sans faire attention, il remit son casque sur ses oreilles et, automatiquement, la musique se remit en marche. Il marchait au rythme du son : un rythme tranquille. Il avançait en balançant sa tête de gauche à droite, un grand sourire aux lèvres. Il gambadait depuis cinq bonnes minutes lorsque sa musique se stoppa brusquement. Il s'arrêta net également, surpris. Un silence lourd prit place. Madwain tapota sur son casque pour essayer de le faire repartir, ne comprenant pas qu'il y avait probablement du danger. Son casque émit subitement un son qui donna l'impression à Madwain d'entendre un son venant de sa gauche. Madwain se retourna vers l'endroit indiqué et vit les buissons à quelques dizaines de mètres de lui bouger violemment.
Ah... ça, ça doit être un sanglier.
En effet, un sanglier d'à peu près un mètre de haut sortit des feuillages, ne semblant pas avoir vu Madwain. Ce dernier décida de s'approcher du plus discrètement qu'il le put. Il s'accroupit, se dissimulant derrière de grandes fougères, à proximité du sanglier.
J'ai du bol qu'il m'ait pas senti...
Il se prépara à bondir en prenant ses appuis. Il attendit que le sanglier, visiblement en train de chercher à manger sur le sol, se rapproche. En patientant, sa musique se remit doucement en route, le volume montant progressivement. Lorsque la musique fut prête à faire le drop, Madwain sauta hors du buisson se lança, les deux poings en avant. Le choc fut rude pour l'animal. Un cri et un grand bruit sourd retentirent. Le corps inerte du sanglier fit plusieurs mètres avant de s'arrêter en dérapant et déracinant des herbes hautes, répandent une traînée de sang sur le sol et la végétation. Madwain, penché vers l'avant, un genou au sol et les deux poings fumants vers l'avant, se redressa.
Pas de bol pour lui... Mauvais moment et mauvais endroit...
Il s'approcha en marchant au rythme de sa musique qui avait repris. Mais, encore une fois, elle s'arrêta brusquement. Madwain s'immobilisa puis se cacha précipitamment derrière un arbre. De derrière un rideau de feuilles et d'herbes sortit un autre sanglier. Mais il y avait une petite différence avec le précédent. Celui-là devait facilement faire trois fois sa taille. Madwain se pencha pour voir ce danger inconnu et aperçu la bête. Un sentiment de surprise et de frayeur s'emparèrent de lui. Il se re-plaqua contre le tronc.
C'est quoi ce truc ?! Ce n'était pas prévu du tout ! C'était que le petit, celui que j'ai explosé ? C'est le père ou la mère ça ?
La musique de son équipement se fit entendre dans son casque. Cette fois elle était douce et réconfortante, comme pour le rassurer, pour lui dire que tout irait bien. Madwain se calma sous l'effet de la musique et prit une grande inspiration. La musique éleva dans ses oreilles un rythme plus soutenu, plus combatif. Madwain s'écarta du tronc, toujours caché derrière, et se retourna vers l'arbre. Il reprit une grande inspiration et, sautant en direction de l'énorme sanglier, donna une grande droite au tronc d'arbre, le propulsant dans la même direction. Le chêne tomba en direction du sanglier qui réussit de justesse à l'éviter. Madwain retomba sur le tronc, juste à côté du sanglier, à sa droite. Il se tourna vers lui et donna un grand coup de poing du gauche. Le sanglier encaissa l'impact et recula de quelques pas. Il profita de cet espace entre lui et Madwain pour le charger. Madwain sauta et donna, de haut en bas, un grand coup avec ses deux poings, tapant le sanglier sur le haut du crâne, lui permettant ainsi de passer par-dessus son corps. Mais il dérapa à l'atterrissage et se ramassa comme une merde. Il se releva, titubant un peu, et se remit en garde. Le sanglier était dans un état second, il ne marchait plus vraiment droit et avait subitement développé un strabisme divergent vertical assez sévère. Voyant cela, Madwain s'approcha au rythme des basses de son casque. Ses poings se chargeaient et au fur et à mesure qu'il marchait, les jointures des gants s'illuminaient d'une lumière bleue de plus en plus intense. Une fois à portée de poings, Madwain donna un direct dans le groin du gros cochon. Il ne bougea plus et s'écroula sur le côté après quelques secondes.
-OW yeah ! Excellent ! Comment ils roxent ces gants !
Satisfait de sa prestation, il s'essuya succinctement de la poussière et de l'herbe qu'il avait récupérées lors de sa chute du sanglier. Il regarda son trophée. Un moment passa. Il se gratta le haut du crâne.
-Comment je le rapporte ce truc...

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