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Paladïn, le Tacticien de Demacia

Chapitre 1 - Enfance

le 27 avril 2016

Les Naphomet étaient l'une des familles les plus anciennes, les plus riches et les plus respectées de toutes les familles noxienne. En plus de sa considérable puissance, elle possédait à sa tête un couple de tacticiens hors pairs, mais aussi de célèbres scientifiques travaillant pour l'Institut de la Guerre.
Une maison aussi célèbre ne pouvait perdurer sans héritier. Heureusement, la mère de famille, Laura, attendait rapidement un premier enfant.
Lauraënia fut la première héritière des Naphomet. Mais comme une maison aussi populaire ne pouvait ne compter d'ennemi, une menace commença à peser sur le bambin. Laura et Jules n'étaient pas seulement les membres de la famille des Naphomet... ils étaient aussi, dans l'ordre, une manipulatrice des ombres, héritière d'un clan banni de Noxus et un guerrier hors pair.
Quand les premiers signes d'agressions envers la petite fusèrent, Laura et Jules prirent peur...
Quelques années plus tard vint au monde un second héritier, du nom de Paladïn. Le voile de bonheur de la famille dissimulait avec tant de bien que de mal les mauvais présages à venir sur leur famille.
Un jour, Jules se fit invoquer par Jericho Swain, le leader de Noxus :
-J'ai entendu quelques rumeurs, Jules, commença le commandant.
-Des rumeurs, mon commandant ? répondit Jules, d'un air innocent.
-Ne faites pas l'idiot avec moi, pesta-t-il. Vous comptez quitter Noxus.
-Jamais nous ne...
-Très bien, sourit le général. Si vous le démentez, tant mieux pour vous. Par contre, si vous souhaitez faire le contraire... je vous conseille de courir, et vite. Les noxiens restent à Noxus, ou meurt en noxiens.
-Bien, général... se plia Jules avant de s'engouffrer dans la sortie.
Une nuit, un cortège quitta Noxus à la hâte.
Les Naphomet voyagèrent deux jours avant que le cortège ne s'arrête subitement à l'orée d'une forêt noire et dense, typique du paysage noxien.
-Que se passe-t-il, demanda Jules en passant la tête par la fenêtre de la voiture.
Le cocher ne répondit rien mais pointa du doigt une forme sombre qui se déchirait devant le bois.
-On part en voyage ? demanda une voix ténébreuse.
Jules descendit de la voiture.
-Que nous veux-tu, Talon ?
L'assassin au service de la famille Du Couteau sortit de l'ombre. Il portait son costume traditionnel ainsi qu'un visage fermé.
-Finissions-en rapidement, répondit Talon en s'avançant vers le noble. Où allez-vous ?
-C'est Swain qui t'envoi ? Alors tu nous feras le plaisir de...
-Je vous fairais le plaisir de votre mort, le coupa le noxien avec un air menaçant. Avez-vous mieux à offrir que votre faiblesse ?!
-Nous nous dirigions vers l'Institut ! s'exclama Jules.
-C'est précisément la direction de Demacia, non ? sourit Talon. Vous pensez vraiment que je vais croire à vos mensonges ?
Jules se mordit la lèvre inférieure alors que Laura descendait elle aussi de la voiture, Lauraënia accrochée à sa robe, Paladïn endormi dans ses bras.
-Que se passe-t-il... commença-t-elle timidement.
-Remonte dans la voiture, Laura. Ça ne sera pas long.
Elle obéit à son mari non sans lui jeter un regard inquiet. Jules fit coulisser son épée dans son fourreau :
-Laisse-nous passer, Talon. Nous n'avons rien à cacher.
-Ton geste vient tout simplement de prétendre l'inverse.
Aussi habile qu'un chat, Talon lança une dague en direction du noble. Ce dernier, en guerrier aguerrit, se plaça en position défensive : les lames s'entrechoquèrent sans mal. Alors que l'assassin n'avait pas dit son dernier mot, Jules cria :
-Laura, fuyez !
Le cocher ne se fit pas prier. Il lança les chevaux à toute allure, ne prenant la peine d'éviter l'assassin noxien. Talon bondit par-dessus la toiture, mais, alors qu'il tentait de transpercer le toit, il dût sauter à terre pour éviter de se prendre sa propre dague en plein coeur.
-Fuyez, fuyez tant que vous le voudrez ! cria Talon, un rictus aux lèvres. Il n'y a nulle part où vous cacher !
Jules, avec un cri de rage, fonça sur l'assassin.

Le cortège avançait vite, trop vite pour un chemin aussi étroit. De nombreuses branches s'attaquaient au bois de la voiture, les feuillages rayant la peinture. Lauraënia s'agrippait à sa mère qui avait la mine inquiète :
-Où il est, Papa ? Je veux le voir !
-Il nous rejoindra ! répondit sa mère, même si ses traits trahissaient le contraire.
-Mais je...
Paladïn se mit soudainement à pleurer quand la voiture s'arrêta subitement en basculant sur la gauche. Heureusement, Laura eut le réflexe de retenir à la fois sa fille et son fils, non sans s'aider du pouvoir des ombres. Elle parvint à s'extirper de la voiture :
-Que s'est-il passé ?
Le cocher se relevait avec peine : la roue avant gauche avait cédé.
-Je suis désolé, madame, l'implora le conducteur. La route était trop étroite et je n'ai pas vu les racines.
-Ce n'est rien, le rassura Laura. Ne traînons pas ici !
Le cocher prit les devant, éclairant la route du mieux qu'il pouvait parmi les hautes herbes et les arbres denses. Le sentier à découvert n'était plus sûrs pour eux, maintenant.
Au bout d'une dizaine de minutes, Laura se retourna vers sa fille qui courrait derrière elle et...
-Lauraënia ! s'écria-t-elle.
Non, impossible. Elle l'avait perdue de vue !
-Maman ! entendit-elle au loin.
Laura Naphomet donna son fils au cocher, lui disant de continuer sans elle. Il hocha la tête et lui promit de prendre soin de Paladïn en attendant son retour.
-Ne vous retournez pas, lança-t-elle avant de s'engouffrer vers le chemin inverse.

Jules se battait avec ferveur. Talon avait beau être un assassin d'élite, il lui tenait tête avec un peu d'effort. Le soleil menaçait d'apparaître à l'horizon. Profitant de sa parade, Jules repoussa son adversaire et lui fit perdre l'équilibre. Talon roula en arrière, prêt à réceptionner la prochaine attaque.
Une action qui ne vint pas. Jules s'était élancé dans la forêt, disparaissant aussi vite qu'une biche prise en chasse. Talon jura et s'élança à sa poursuite.

-Maman !
-Lauraënia !
La noble noxienne courrait. Elle écartait les branches, sautait par-dessus les racines, contournait les arbres déracinés... mais jamais elle ne trouvait sa fille. Au bout d'un énième appel, Laura s'arrêta et se força à respirer.
-Elle ne doit pas être loin, calme-toi Laura.
Alors, elle se planta sur ses deux pieds, se concentra, et leva ses bras en parallèle avec le sol. Elle invoqua les ombres, les dispersa dans la forêt.
-Retrouvez-la, souffla-t-elle.
Des murmures indéfinis s'élevèrent dans les airs, comme des incantations mystiques. Sachant son sortilège lancé, la noble reprit sa course.
Une dizaine de minute plus tard, alors que le soleil commençait à percer les feuillages, Laura perçut enfin la présence de sa fille :
-Maman ! Où es-tu, Maman ?
-Je suis là ! s'écria-t-elle, désespérée.
-Maman ! répondit la petite voix. Je... Ah !
La noble s'arrêta net. Ses ombres l'avaient retrouvé, mais elles n'étaient pas les seules. Dans sa vision, Laura regarda, impuissante, une dizaine de tas de muscles se diriger vers sa fille. Quand le premier s'empara d'elle, le second aperçut l'ombre magique reculer comme si elle était vivante.
-Suivez son pouvoir ! ordonna-t-il.
Fixée au sol par la peur, Laura ne bougeait pas. Des larmes lui montèrent aux yeux, sa vue commença à se brouiller. Elle ne réagit qu'en entendant les buissons bouger, à une vingtaine de mètres d'elle. Une petite voix lui soufflait, sans qu'elle ne sache pourquoi, que Lauraënia s'en sortirait. Par contre, quand il s'agissait d'elle, la voix hurlait de frayeur en clamant une mort certaine. Alors, la noble de Noxus invoqua les ombres autour d'elle et disparut dans cette bulle invisible, priant.

Jules avait ressenti l'appel de détresse de sa compagne. Il n'avait que quelques secondes d'avance sur Talon, une pensée qui suffit à le faire accélérer. Il courrait droit devant quand un groupe sur sa gauche attira son attention. Il glissa avec maladresse derrière un arbre et tendit l'oreille, s'efforçant de calmer sa respiration de buffle :
-... la fille, mais les autres sont introuvables.
-Abandonnez les recherches, lança Talon derrière eux. Nous rentrons à Noxus.
Jules attendit patiemment que le groupe s'éloigne. Maintenant hors de danger, il se dirigea avec un pas de course soutenu vers sa femme. Il la trouva sans peine, derrière sa bulle invisible qu'il avait appris à repérer.
-Tu t'en es sorti, dit-elle, les larmes aux yeux.
-Oui, j'ai réussi à le semer. Où sont les enfants ?
-Paladïn est avec le cocher, et...
-Et Lauraënia ?
Sa femme nia en secouant la tête. Les larmes se mirent à couler de plus belle sur ses joues.
-Je n'ai pas pu la sauver...

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