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Elyonah, la Guerrière de l'Éclipse

Chapitre 1 - Orpheline

le 27 avril 2016

Leona pénétra dans le campement principal du Mont Targon, qui se situait juste en dessous du Temple des Solaris, sur le versant de la montagne. Parmi les douze Ra-Horaks qui composaient son équipe, un seul était tombé, tué en traître par cinq de leurs ennemis dont le sang nourrissait à présent la Montagne.
Les habitants du campement formaient une haie d'honneur silencieuse. Ils remerciaient le Soleil que ces guerriers aient mit fin aux massacres qui se rapprochaient de plus en plus de leur foyer. Ils baissèrent la tête au passage des trois derniers Ra-Horaks qui portaient leur frère d'arme sur leur bouclier. Ce soir, ils boiraient en son honneur.
Leona regardait en direction du temple, où se finirait leur mission. L'ascension promettait d'être longue, mais le plus dur était déjà passé.
Elle préparait déjà son discours pour les aînés quand un regard attira son attention. Une petite silhouette avait les yeux fixés sur le cortège. L'homme se tenant derrière elle ne prêtait aucune attention à la créature, qui se faisait pousser de temps à autres par la foule s'entassant autour des Ra-Horaks. Dans un mouvement prédictible, la fillette tomba, le nez au sol. Courageuse, elle se releva en reniflant bruyamment, se retourna pour se remettre dans la foule puis se figea. La barrière qui se dressait devant elle était rude et froide. La petite fille était subitement apeurée, perdue. Aucune de ces grandes personnes ne la remettrait à sa place. Leona arrêta le cortège, attirant l'attention du public. Cette scène lui remémorait un souvenir enfoui dans sa mémoire. Cette enfant était aussi démuni que ce garçon, cette fois-là.
Son action passée avait failli lui coûter la mort. Mais aujourd'hui, tout était différent. Aujourd'hui, elle était la prétendante au poste de commandant des Ra-Horaks et son sens du juste dépassait les terres sauvages du Mont Targon.
Elle posa une main solide sur l'épaule de la fillette qui sursauta.
-N'ai pas peur, chuchota la guerrière d'une voix étonnement douce. Je ne vais pas te faire de mal.
Elle se releva avec lenteur et s'éclaircit la voix :
-A qui est cette enfant ?
Les orphelins n'étaient pas rares dans ces contrées hostiles, mais généralement, ils ne survivaient pas longtemps seuls, et si personne ne voulait se porter volontaire alors la fillette mourrait dans les semaines à venir.
Comme le silence répondait à sa question, Leona finit par regarder la petite droit dans les yeux. Elle était frêle et fragile, mais la Ra-Horak ne pouvait se résoudre à l'abandonner.
-Suis-moi, dit-elle en relançant le cortège.
La fille du nom d'Allia obéit sans discuter.

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