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Elyonah, la Guerrière de l'Éclipse

Chapitre 10 - L'affaire

le 27 avril 2016

La Ra-Horak fut surprise de sentir de nouveau son corps, étendu au sol, face au ciel, mais quelque chose lui soufflait que cet endroit n'était pas le même. Elle se redressa avec lenteur, notant que ses vêtements étaient plus lourds qu'à son souvenir.
Sa tenue d'initiée avait été troquée contre une armure légère et noire comme la nuit. Sur ses épaulières, deux symboles, l'un à droite et l'un à gauche, légèrement bleutés. Elyonah n'eut besoin de les regarder pour savoir leur contour : le symbole des Lunaris et des Solaris.
Son épée s'était allongée, sa lame, courbée. Un bouclier aux mêmes tons reposait au sol, avec comme symbole, l'union parfaite des deux icones qui hantaient sa vie.
Mais ces détails matériels n'étonnèrent pas la jeune femme. Le plus intriguant, c'était cette présence, inhumaine, à la fois fantastique et effrayante. Pour l'instant, elle semblait dormir au plus profond de ses entrailles et Elyonah doutait du jour où elle se réveillerait.
Emplie d'une nouvelle énergie, la Guerrière de l'Éclipse descendit de la montagne.
Le chemin vers le campement principal ne fut pas long à trouver. Le hameau vaquait à ses occupations matinales, silencieux, sans sembler être au courant des récents évènements qui avaient frappés le temple, Diana et sans doute Leona. Elyonah se fondit parmi eux, non sans attiser de curieux regards.
La tente de sa soeur, plus grande qu'à son souvenir, était inoccupée. La jeune femme se mit à la recherche de sa soeur, qui avait pris pour habitude de s'occuper des orphelins et habitants, en les soignant ou en les noyant de paroles saintes des Solaris.
Mais elle ne la trouva pas.
Dans cette petite ville de tentes, tout le monde connaissait tout le monde ; les guerriers étaient appelés aux secours et Allia était appelée à l'aide. Elyonah posa une question au forgeron, dont la tente ressemblait le plus à une hutte en bois, qui lui répondit qu'elle était montée au temple, quelques jours plus tôt.
Quand elle arriva au temple, plus rien ne la surprenait, sauf peut-être la tête de son maître Ra-Horak quand il l'aperçut.
-Elyonah !
Il la prit dans une accolade guerrière.
-Je ne peux pas être plus fier de toi, même si ton choix était stupide.
-Je sais que tu m'as vu gravir la montagne, et je me doutais que l'on me pensait morte, mais votre réaction vous fait baisser dans mon estime.
-Un rakkoran est redescendu de la montagne alors qu'il commençait son périple avec un groupe de nomade. Il nous est revenu avec ton armure, ton épée et ton bouclier que nous avons donné à ta soeur. Après avoir vu Leona redescendre, je ne pensais pas que tu...
-Où est-elle ?
-Dans la chambre des...
-Non, ma soeur.
Le visage du Ra-Horak se ferma.
-Quand nous avons expliqué ces trouvailles à Leona, elle a dit qu'elle irait parler à Allia le lendemain. Mais... suis-moi.
Le guerrier Solari la mena à l'extérieur. Sans un mot, elle le suivit en contre-bas de la montagne, mais ne s'attendait pas à voir la Vallée des Morts, lieu sacré où étaient enterrés les trépassés, et encore moins le nom d'Allia écrit sur l'insigne Solari mortuaire.
La jeune femme ne dit rien pendant plusieurs secondes puis hurla de rage en enfonçant son bouclier dans la terre. Ses pupilles s'embrasèrent comme la lune devant le soleil. Son maître d'arme lui apprit qu'il l'avait trouvé seule dans sa chambre, et que l'arme du crime s'était évaporée avant qu'ils ne puissent l'étudier. Après lui avoir donné un croquis de la dague, il s'éloigna, conscient qu'il devait prévenir Leona.
Elyonah avait changé, comme tous ceux qui revenaient de la montagne.
Une aura noire et blanche volait autour de la jeune femme, qui laissa libre court au réveil de l'esprit qui l'habitait.

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