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Madwain, la Musique de Piltover

Chapitre 11 - Le campement

le 27 avril 2016

Madwain prenait la direction de Piltover. Droit vers le nord. Il marcha pendant une bonne heure, puis en eu clairement marre. Il voulait en finir avec cette jungle. Comme il l'avait déjà fait, il remonta en haut d'un arbre pour essayer de voir jusqu'où la jungle s'étendait. Mais il ne put en voir la fin, toutefois, il aperçut de la fumée venant du nord. Intrigué, il redescendit de l'arbre en se laissant tomber et se mit aussitôt à courir dans la direction de la fumée. Il courut droit devant lui en évitant les branches et les arbres. Et après une demi-heure de course, il ralentit, voyant que la jungle s'arrêtait à quelques centaines de mètres devant lui. Il reprit un rythme plus normal et se dirigea vers ce qu'il pensait être la fin de cet endroit. Il sortit de la jungle pour se rendre compte qu'il se trouvait dans une grande clairière parsemée de souches d'arbres coupés. Il s'arrêta, tenant son sac par-dessus son épaule et se grattant la tête avec l'autre main. Au loin, on pouvait apercevoir ce qui ressemblait à des habitations ainsi que la fumée venant d'un bâtiment un petit peu à l'écart du reste. Madwain regarda autour de lui. La limite de la jungle était très nette et l'on pouvait voir des copeaux de bois, témoignant d'un travail de bûcheron assez bourrin en soi.
Madwain s'avança doucement en regardant au loin. Ce véritable trou dans la jungle était comme un immense cratère circulaire creusé dans la végétation.
Le village a pas l'air très grand mais méfie-toi, des gens qui coupent autant sans retenue... y'a des questions à se poser.
-A se poser sur quoi ? demanda Madwain en marchant vers le village. Et comment tu sais qu'ils sont pas très nombreux ?
Je les entends.
-D'ici ? Wow t'as une bonne ouïe !
Il me faut bien ça. C'est le seul moyen que j'ai de percevoir le monde qui m'entoure.
-Et ça te permet aussi de savoir que des arbres ont été coupés ?
J'ai une très bonne ouïe comme tu dis. Quand tu marches, j'entends le bruit que tu fais et j'entends aussi l'écho de ce son qui rebondit sur ce qui t'ent... Attention !
Madwain se retourna brusquement. Par réflexe, il frappa comme pour un applaudissement sur un objet se dirigeant vers son visage, l'immobilisant à quelques centimètres de son front. L'impact le surpris et fut contraint de se pencher. Juste devant sa figure, une pointe de lance le menaçait. Une personne tenait la lance, poussant du mieux qu'il pouvait pour essayer de transpercer. Madwain empoigna convenablement l'arme de sa main gauche et tira la lance en se baissant. Surpris, l'assaillant tiré en avant perdit l'équilibre et trébucha sur Madwain . Ce dernier profita que son adversaire tombe sur lui pour poser sa main droite sur son bas ventre et se releva en le propulsant vers le haut. Il retomba deux mètres plus loin devant Madwain, atterrissant le postérieur sur une souche d'arbre bien dure. Madwain chuchota, toujours sur ses gardes :
-T'es pas sensé détecter ce qu'il y a autour de moi ?
Oui bon bah désolé je suis pas infaillible... Il devait nous attendre en embuscade.
Un rire se fit entendre. Un rire plutôt ridicule. Madwain se retourna vers ce rire, toujours en gardant un oeil sur l'homme à terre. Un simple vol plané ne pouvait pas lui suffire.
Encore un ? T'es pas très pro sur ce coup-là...
Oui bon ça va...Tu peux pas savoir comment c'est dur la détection...
La personne qui riait était un grand homme. Assez maigre et avec un strabisme divergent prononcé et un sourire lui donnant un air de fou à incarcérer de toute urgence. Si un QI devait être déduit de son allure, il ne dépasserait sans doute pas la température anale...
Il riait toujours, une main tenant son ventre l'autre ne cachant que partiellement l'énorme sourire qu'il arborait. L'homme a terre se mit péniblement sur le ventre et se redressa s'appuyant sur ses coudes et souffla :
-Rah la quinte ! J'vais pas pouvoir m'asseoir avant une semaine !
-Hihihihihihi
-J'trouve pas ça drôle, Ed !
-Wahaha hahahaha !
-Hey la ferme !
-Ohoh ! Ohohohoho !
L'homme à terre se releva soudainement et sauta à la gorge d'Ed. Ils se bâtèrent laissant Madwain en spectateur, toujours la lance à la main.
-Mais ils sont tarés !
-En effet... Mais en tout cas bel parade tout à l'heure. Je pense que...
-Moi aussi je veux tabasser quelqu'un bordel !
-Quoi ? Mais tu ne vas quand même pas...
Madwain sauta les poings en avant dans la bagarre, les sourcils froncés mais un large sourire sur son visage.
Quelques minutes plus tard, une grande détonation les interrompit. Ils arrêtèrent subitement de se battre. Enfin, Madwain arrêta de frapper Ed. Il le tenait par le cou et frappait son visage de l'autre main tout en maintenant son compère au sol en appuyant avec son pied sur l'arrière de sa tête. Un bruit étouffé se fit entendre de sous le pied de Madwain.
-Qu'est-ce qu'il dit la ? demanda Madwain.
-V'crois qu'f'est le ralliement... Faut qu'on y aille. Fi on est en retard on va encfore fe faire gronder, souffla péniblement Ed avec le peu de dent qui lui restait.
Curieux, Madwain suivit Ed et le deuxième homme. Sur ce qu'il devina comme la place centrale du village, une vingtaine de personne s'était rassemblée : des hommes, en majorités balafrés et courus de cicatrices. Leur tête ne semblaient pas le moins du monde amicales.
-Regardez qui j'ai trouvé, les gars !
Madwain écarquilla les yeux. Le chef -parce que ça ne pouvait être que le chef, debout sur une terrasse élevée d'une maison-tenait par le col Miomaime. Ce dernier, en reconnaissant son sauveur, se mit à clamer :
-Ah ah ! Tremblez devant la puissance de mon sauveur ! Le Siffleur Rouge est de retour !
Personne ne sembla noter qu'il fixait le jeune homme. Le chef le balança au sol.
-Assez de tes ragots ! Tu sais ce qu'on fait, aux gens comme toi qui s'infiltre dans notre camp sans mon autorisation ?!
Miomaime tenta de se redresser mais le chef posa son pied massif sur son dos, lui faisant échapper un cri étouffé.
-Hey ! cria soudainement Madwain. Laisse cet homme tranquille et vient plutôt t'attaquer à quelqu'un de ta taille !
-Qui c'est, lui ?! Qui l'a fait rentrer dans le camp ?!
-J'y suis rentré de mon plein gré comme je vais en sortir avec lui !
Leur humeur a changé, fait attention, lui précisa ML0-D.

AUDIO HERE


La musique se fit soudainement forte, puissante. Madwain se mit en position défensive alors que les voleurs et autres renégats l'entouraient. Quand le premier drop de musique éclata, les hommes chargèrent.
Madwain esquiva le premier qui avait visé son bas-ventre en roulant sur le côté, permettant à son deuxième assaillant de lui passer par-dessus pour atterrir sur un de ses compagnons. Il réceptionna ensuite l'homme le plus proche de lui et lui asséna une grande droite, l'envoyant valser au loin. Pendant ce temps, un quatrième voleur lui saisit le bras, tentant désespérément de l'immobiliser. Madwain haussa un sourcil en sentant ce poids supplémentaire et se secoua violemment pour le dégager. Il ne grinça pas quand il se reçut quelqu'un dans le thorax : il profita de l'élan de son ennemi pour reculer d'un pas, poser son pied sur le sol et pivoter vers la gauche, puis lança son pied vers le dos du voleur déstabilisé. Il l'écrasa à terre. Malheureusement, le nombre d'ennemi n'était pas à son avantage. Une énième personne lui donna un coup de poing en pleine figue : Madwain se déstabilisa, avachi contre un mur. Soudain, le temps sembla ralentir. Madwain regardait, du coin de l'oeil, le voleur le plus proche, pointant sa lame en sa direction. Dans quelques secondes, tout au plus, cette même lame lui transpercerait le visage. Il ferma les yeux quand une voix familière effleura son esprit :
Réveilles-toi !
A la dernière seconde, Madwain se redressa. Il évita l'arme sans peine et se plaça juste à côté de son possesseur.
Wouah ! pensa-t-il. Comment ça se fait que je sois aussi rapide ?
Tu ne l'es pas, répondit ML0-D. Mais tes réflexes le sont. J'ai réussi à me caler sur ton rythme et à le modifier pour augmenter ta vitesse de réflexion.
Madwain infligea un coup sur les côtes de son agresseur avant que celui-ci ne puisse réagir.
C'est pas un peu dangereux, ça ?
Autant que si tu courrais à ton maximum pendant des semaines et des semaines. En augmentant ton rythme cardiaque, j'ai juste boosté tes capacités mentales.
Une autre personne arrivait sur Madwain . Il pivota sur le côté en effectuant un pas, tendit sa main pour attraper son adversaire, saisissant le bras qui tentait de le frapper et finit sa pirouette en le lançant sur un autre homme. Les voleurs commencèrent à hésiter, mais n'eurent le temps de réfléchir plus au prochain mouvement : Madwain se mit à distribuer des coups avec une précision sans limite. Il s'accroupissait, sautait, se courbait en fonction de la taille de son adversaire pour le frapper aux points les plus sensibles.
Il lui fallut encore une (dizaine ? quinzaine ?) de minutes pour mettre tous les brigands au sol. Quand il releva la tête sur le champ de bataille, Madwain remarqua qu'un grand dadais persistait toujours, debout comme une croix ornant un cimetière.
Le livreur se plaça dans sa trajectoire. Il s'appuya sur son pied arrière et bondit en avant, accompagné d'un énorme «Boom !». Il reçut le dernier des voleurs dans le ventre, l'entraîna avec lui à travers un bâtiment qui s'écroula suite à leur passage.
L'homme s'effondra au sol, après avoir craché tous son air et le contenu de son estomac.
-Ouah ! Quelle prestation, quelle puissance quelle force ! s'exclama Miomaime en se dirigeant tout droit vers le combattant. Tu as au moins du en exploser une vingtaine ! Comment tu as fait, pour...
-Miomaime, le coupa Madwain d'une voix grave mais calme. Tu devrais pas rester ici. Rentre chez toi avant que tu n'y restes pour de bon. Tu voulais avoir des histoires à raconter non ? Bah voilà t'as celle-là mais reste pas dans le coin.
Miomaime se tut, impressionné. Il regarda Madwain s'éloigner et murmura dans sa barbe :
-Et notre héros disparut dans la nature vers de nouvelles aventures !
Le livreur s'éloigna du village en traînant des pieds. Il sourit :
-On les as bien eus, hein ?
Silence.
-ML0-D ? ... Je me sens... fatigué, là. (Puis, après quelques secondes :) Je crois que je vais faire la ssss...
Il s'effondra à l'orée des forêts de Kumungu.

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