• twitter
  • facebook
  • youtube

Connexion

Partie 4 - Retour aux sources

Chapitre 18 - Bain de minuit

le 16 septembre 2015

Les chevaliers ne se firent pas prier pour partir. Les noxiens semblaient avoir pris un sacré coup dans leur honneur, même si Draven restait positif à frimer avec son micro. De retour sur leur monture et fixés par tous les habitants qu'ils croisaient, les chevaliers se dirigèrent sans tarder vers les portes de la ville, toujours accompagnés de Kayle et de Jinx.
-Et elle, demanda Madwain en se retournant vers la championne. Que va-t-elle devenir ?
Il pointait Jinx qui parlait toute seule à l'arrière, essayant de triturer sa corde.
-Sans doute quelques mois d'emprisonnement où de garde à l'Institut. Nous ne pouvons la laisser continuer à semer le chaos comme cela, la League trouvera une solution.
Ils se séparèrent à la sortie de la ville. Une fois les grilles refermées derrière eux et, en accord commun, ils se promirent de franchir les frontières noxiennes le plus rapidement possible.
C'était avec cette pensée qu'ils poussèrent leur monture au maximum jusqu'à la fin de la journée. Ils ne s'arrêtèrent que quelques instants pour manger et se relançaient aussitôt au galop.

Le paysage rocailleux se déchira pour laisser place à du sable fin et noir. Longeant les côtes est de Valoran, les chevaliers commencèrent enfin à respirer. Un petit village de pécheurs se dressa sur le chemin avant la nuit, ils en profitèrent pour faire une halte. Les habitants leur offrirent des hamacs étrangement douillets en guise de lit, tous accrochés dans une pièce commune. Ils avaient une magnifique vue sur une terrasse avec un accès direct sur la plage. L'odeur du poisson grillé commençait à se dissiper alors que les chevaliers avaient quasiment tous prit place dans leur hamac. Elyonah s'était assise sur le ponton de bois qui était relié à leur terrasse. Elle trempait son pied dans l'eau froide de l'océan, et au bout d'un moment, elle cessa de frissonner.
Elle faisait jouer un morceau de parchemin entre ses doigts. Madwain était revenu, le stress de Noxus était loin derrière eux, bien que quelques marques rougissaient encore ses bras et son visage. Ses vêtements avaient été réparés et retapés par un couturier noxien.
Le ponton craqua derrière la support. A en juger par la fréquence et la hauteur des craquements, Elyonah devina qui venait à elle avant même que cette personne ne soit à sa hauteur.
-Encore toi ?
-Meh ?
-Ça fait déjà deux fois. La première, c'était dans la grotte quand on allait à Freljord. La deuxième, c'était au mont Targon...
-Ah non, je t'arrête tout de suite, s'exclama le jungler en s'asseyant. Au mont Targon, c'était pas moi. Je dormais comme un bébé.
Il évalua la température de l'eau avec la pointe de son pied nu et, frigorifié, se mit en tailleur.
-Ah, ça devait être Breor alors, je m'en doutais un peu. Alors ?
-Tu sais, dans les nombreux bars que j'ai fréquentés -et que je continuerai à fréquenter-, j'ai rencontré beaucoup de personnes en tout genre. Et si y'a bien une chose que j'ai appris, c'est que vous, les assassins, vous êtes tous les mêmes. Quand quelque chose vous tracasse, vous jouez avec vos armes.
-Vraiment ?
Madwain hocha de la tête, même si c'était un demi-mensonge.
-Mais, continua la support, la différence avec moi, c'est ce n'est pas une arme. Pour le reste, oui tu as raison.
-Qu'est-ce que c'est alors ?
Elyonah lui passa le morceau de papier, en le posant au creux de ses gants. Il la saisit du bout des doigts et la mit à la hauteur de ses yeux. La lune était suffisamment pleine pour lui permettre de voir les symboles qui l'ornaient.
-Le Néant, n'est-ce pas ?
La support acquiesça.
-Donc tu penses que c'est Caërwyn.
-Je... oui, non ! Je ne sais pas. Ses dagues ne ressemblent pas à celle-là, mais... il vient du Néant et...
-Et c'est un assassin.
-Et c'est un assassin, reprit Elyonah.
Madwain resta silencieux. Des pas se firent entendre derrière eux :
-Et si c'était vraiment lui, que ferais-tu ?
Les deux interlocuteurs se retournèrent:
-Punaise, Paladïn, tu m'as fait peur ! s'exclama Madwain.
-Désolé, j'ai pas pu m'empêcher de vouloir entendre votre conversation, sachant que je savais pertinemment de quoi vous parliez...
Il s'assit à leur côté et, ayant une réaction similaire à celle du jungler quand à la température de l'eau, il plia sa jambe gauche, s'appuyant en arrière sur son bras droit.
-Alors ? la poussa le top laner.
-Alors je ne sais pas ! s'exclama soudainement Elyonah. Depuis que l'on se connaît, je le côtoie chaque jour, je partage ma vie autant avec lui qu'avec vous, je passe des heures à le protéger lors de ces stupides combats et... et s'il s'avérait que c'était lui, le coupable... Non je ne veux même pas y penser !
Madwain et Paladïn se regardèrent dans son dos. Le top laner comprit, au regard de son jungler, qu'il ne pouvait répondre à ça. Il prit une grande inspiration et rassura Elyonah :
-Je suis sûr qu'il... qu'il ne fait pas parti de cette histoire. Et puis, pense à ce qu'il disait à Breor...Il sera toujours là pour toi alors, il ne pourra pas te faire de mal.
«Il ne pourra pas» et pas «n'aurait jamais pu»... ne put s'empêcher de penser Elyonah.
Madwain se leva et regarda Elyonah qui avait les yeux vers lui :
-Il vaut mieux que tu n'y penses plus, Elyonah. Je ne veux pas que notre équipe soit réduite à néant.
-Jolie jeu de mot, remarqua Paladïn.
-Meh, j'ai même pas fait exprès.
Un léger «boom» surgit du gant de Madwain, propulsant à des kilomètres de la rive le morceau de parchemin d'Elyonah. La support vit à peine le papier toucher l'eau avant de s'y engouffrer pour toujours.
-Tu as raison, Madwain.
Paladïn l'aida à se relever et ils retournèrent vers le bâtiment.

Partagez sur : Facebook Twitter