Red Dawn Knights
L'Aventure des Chevaliers de l'Aurore Rouge

Paladïn Nabamael (de son vrai nom inconnu à son égard, Naphomet) se dirigeait dans les couloirs de l'école publique de Demacia. À peine âgé de quatorze ans, ce petit génie faisait déjà une bonne impression à ses tuteurs et autres camarades de classes, avec un penchant pour la réflexion et la stratégie. Mais surtout, Paladïn voyait d'un regard empli d'étoile ses figures idéologiques grandirent, dans les sections supérieurs aux siennes. Le lot comptait notamment Garen Crownguard, les jumeaux Quinn et Caleb, Lucian, Shauna Vayne et enfin, une fille de son groupe d'âge pour laquelle il flanchait : Fiora Laurent.
Paladïn excellait dans tous les domaines, autant dans la théorie que dans la pratique, même s'il avait mis du temps à apprendre le pouvoir de sa mère, la manipulatrice des ombres (un pouvoir pourtant étrange pour une demacienne). Mais, malgré ses aptitudes et les félicitations de ses professeurs, Jules, son père, refusait de l'inscrire à l'école militaire.
Alors, en grandissant, Paladïn s'orienta plutôt vers la stratégie, la réflexion et l'anticipation, tournant son esprit vers l'école de Droit. Mais son coeur, lui, était tout entier dédié à l'école militaire ainsi qu'à l'une de ses étudiantes.
Cela ne l'empêcha pas de perfectionner son art du combat : armé de deux petites épées, aussi larges que les pistolets de Lucian et pouvant s'unifier en un bouclier, il s'entraînait à utiliser à la fois les ombres et le combat au corps-à-corps. Bientôt guerrier aguerrit, et jeune homme studieux et intelligent, Paladïn ne tarda pas à attirer l'attention des hauts dignitaires de Demacia...
En ce jour, il revenait justement d'une réunion avec quelques grandes têtes de la nation.
-Un futur grand tacticien ! lui avaient-ils répété au moins un million de fois. Un avenir fleurissant devant toi !
Encore fallait-il qu'il convainc son père à le laisser entrer dans l'armée... Il se penchait sur cette réflexion quand il se cogna à une personne qui se trouvait malheureusement sur le chemin.
Paladïn se déstabilisa. Il trébucha, se tenu de justesse à un socle en pierre et rattrapa au dernier moment le vase qui s'y tenait dessus.
-Je suis désolé, annonça-t-il en replaçant le vase sur son piédestal. Je ne regardais pas où...
Il leva la tête vers son interlocuteur.
-Fio... Fiora... découvrit-il.
La guerrière portait sa magnifique armure argentée, fine et légère. Ses cheveux raides encadraient son visage, cachant son oeil gauche. Ses longues bottes montaient jusqu'à ses cuisses et sa cape reposait sur ses fortes épaules. Malgré son entrée récente dans l'âge adulte, tout comme Paladïn, elle semblait déjà forgée par l'expérience. Ses trois pans de cape volant derrière elle lui donnait un air gracieux.
-Est-ce que ça va ? s'enquit-elle.
Paladïn se redressa subitement, se dépoussiéra ses vêtements nickels et leva la tête.
-Euh, oui oui. Pas de problème. Je vais bien.
Elle hocha la tête et continua son chemin. Paladïn la regarda partir sans rien dire, jusqu'à ce qu'il surmonte son malaise :
-Attends, Fiora !
Il la rattrapa et marcha à ses côtés :
-Euh... sans être indiscret, que fais-tu ici ?
-Je viens laver l'honneur de ma famille, dit-elle sans gêne.
-Ah oui, j'en ai entendu parler... murmura Paladïn. Que comptes-tu faire ?
-Demander conseil avant de tuer mon père de mes propres mains. Je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée qu'il aurait pu tricher... (Elle baissa le regard l'espace de quelques secondes et releva la tête :) Et toi, que viens-tu faire ?
-Euh... à vrai dire je sors d'une convocation avec le conseil. Ils veulent tous me voir en haut de l'affiche, si tu vois ce que je veux dire. Tu comprends, comme je suis -sans me vanter- doué pour la stratégie depuis mon enfance, ils posent sur moi de lourdes...
-Paladïn, arrête.
Le jeune homme fut surpris de cette réaction et lança un regard interrogateur alors qu'elle souriait :
-Je sais tout ça, et tu n'as pas besoin d'explications précises et d'analyses intelligentes pour m'impressionner.
Elle ferma la porte derrière elle avant que Paladïn ne puisse en placer une. Ce dernier jura contre sa stupidité et fit demi-tour.