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Épilogue

Chapitre 5 - Candidat : Paladïn

le 18 avril 2016

Date : 18 Avril, 23 CLE


OBSERVATION

Encore un demacien, qui franchit ce hall. Mais celui-là ne regarde pas le monde de haut... Il l'observe, une expression indescriptible collée sur son visage. Sa présence est assez impressionnante, mais qu'attendre d'autre du futur tacticien de Demacia ?
Paladïn décrit tous les détails qu'il peut apercevoir dans la pièce, du moindre défaut des dalles de marbres à la finesse de la sculpture ornant le plafond. Les portes s'ouvrent devant lui, il n'a pas besoin de s'y présenter. Il sourit en remarquant l'obscurité qui l'attend.
L'obscurité, ça le connaît.

RÉFLEXION

Paladïn avait passé son adolescence plongé dans les livres et les entraînements avec son père, Droam Nabamael. Il avait grandi pour devenir ainsi, fort physiquement et mentalement, mais ses parents, pour une raison inconnue, refusaient de le voir rejoindre les rangs de l'armée demacienne. Alors le jeune homme avait décrété qu'il trouverait un moyen moins direct et plus subtile de servir une communauté qui respectait, voire craignait étrangement son nom.
Tous ses camarades d'études finirent dans la prestigieuse École Militaire. Lui, il était bloqué dans les couloirs de l'École de Droits et de Stratégie. Il était toujours le premier de ses promotions, faisant s'élever murmures d'admiration, de respect... mais aussi de moqueries. Son intelligence et sa réflexion les effrayait, à un tel point que Paladïn se retrouva rapidement seul.
Bien que ses professeurs n'avaient plus rien à lui apprendre, Paladïn continuait, tous les jours sans cesse, de se rendre dans son établissement d'étude. Il restait là, assis près d'une fenêtre, regardant dans la cour du bâtiment adjacent.
Là, très souvent, il pouvait y voir les futurs soldats et autres commandants s'entraîner. Une combattante, en particulier, attirait son attention plus que les célèbres jumeaux Quinn et Caleb. Fiora était surnommée la Bretteuse Sublime, et pour cause, elle maniait sa rapière aussi facilement qu'un stylo entre ses doigts, bien que les autres élèves favorisaient l'épée classique et l'arc à ce genre d'arme de duelliste.
Un soir, Paladïn s'attarda dans son école. Il n'en sortit que quand la lune était haute dans le ciel. Sur le chemin du retour, il croisa deux hommes qui discutaient, adossés aux grilles de l'École Militaire.
-Tiens, voilà l'autre Nabamael.
Paladïn s'arrêta alors qu'il les avait déjà dépassés. Il se retourna lentement.
-Veillez m'excuser, je crois avoir mal entendu. Vous disiez ?
-Que les traîtres dans ton genre feraient mieux de ne pas traîner ici.
-Serait-ce une menace ? sourit le demacien.
Les deux hommes se mirent face à lui, comme s'il n'avait pas déjà deviné leurs intentions.
-Parfaitement, et qu'est-ce que tu vas fai...
Un coup de poing frappa son estomac. Le temps qu'il se plie en deux, il se reçut un genou en pleine figure. Le second homme, beaucoup plus agile, tenta de l'attraper. Paladïn s'écarta sur le côté pour le laisser passer, puis lui assena un coup de pieds sur le postérieur. Son agresseur tomba, face au sol.
Un groupe de soldat passa à cet instant même. Ils interpellèrent les bagarreurs et, avant qu'ils ne s'enfuient, leur offrirent un séjour dans le poste d'observation le plus proche.
Paladïn clama son innocence, mais l'affaire fit rapidement le tour de la cité. On ne l'accusait pas de les avoir agressés, on l'admirait de les avoir mis à terre en l'espace de quelques secondes.
Le prince en personne se présenta devant sa cellule le lendemain alors que ses parents n'avaient eu le droit d'entrer dans le poste.
Ce n'était pas sa première rencontre avec le prince, mais cette fois, il était différent. Ses traits étaient plus fin, comme si quelqu'un avait tenté de s'emparer de son visage. Il se tenait debout devant la cellule temporaire de Paladïn, droit, dans un jeu de théâtre sur-joué.
-Pourquoi veux-tu entrer dans la League, Paladïn ?
Le jeune homme se releva de son banc de fortune. Un sourire se traça sur ses lèvres.
-Alors voilà donc ce que vous manigancez. Vous nous faites revivre un souvenir pour nous juger, puis, lorsque nous sommes dans une impasse, vous nous posez cette question.
Les traits de Jarvan IV disparurent, laissant place à un invocateur encapuchonné qui souriait.
-Je n'en attendais pas moins du célèbre Paladïn de Demacia, mais malheureusement, jeune homme, il me faut une réponse.
L'univers disparut, ne laissant qu'un vide, une cellule, un Paladïn plus vieux et l'invocateur.
-Je voulais me faire une place dans ce monde. Comment pouvais-je devenir un élément décisif de Demacia si l'on ne me respectait pas.
-Tu parles au passé. Je veux que tu te projettes dans l'avenir.
Le demacien réfléchit :
-Je ne veux pas rejoindre la League. C'est elle qui a besoin de nous.
Le sourire de l'invocateur s'élargit :
-Toujours aussi perspicace.
Il ouvrit la porte de la cellule.

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