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Partie 5 - Créatures, pirates et ninja

Chapitre 16 - Rang de Maître

le 16 septembre 2015

L'île Del Fino n'était pas très grande, mais était bien peuplée. C'était l'un des arrêts clés avant Ionia, connu pour ses bons commerces et ses marchandises traditionnelles. Une sorte d'aire de repos pour les voyageurs. Une étape incontournable.
Elle était composée d'un port, intérieur et extérieur, et de rues larges et propres. La ville se concentrait autour d'un gigantesque arc sous lequel reposait un soleil en or, tournoyant dans les airs grâce à une magie inconnue.
Après la tempête, ils avaient miraculeusement atterri dans l'eau, la barque toujours en état de les porter. Mais, une fois à cinq cent mètres de la côte, la chaloupe avait cédé, obligeant les chevaliers à finir à la nage. Grâce aux portails de Xathote, ils avaient économisé leurs forces, mais ils étaient resté une journée entière allongé sur le sable brûlant, leurs affaires étendues au maximum pour les faire sécher, avaient dormi à la belle étoile, et tout cela, sans manger. Ils venaient de se rendre compte qu'ils étaient complètement fauchés.
-Les pirates sont vraiment sans pitié. Si un jour je re-croise cette Miss Fortune...
-On sait, Xa', le coupa Madwain. On lui fera tous la peau.
Ils passaient devant les différentes boutiques de la rue principale, non sans discrétion. Beaucoup de voyageurs reconnaissaient de loin les Chevaliers de l'Aurore Rouge, et les plus courageux venaient les saluer et leur poser des questions sur leur aventure. Bien que leurs estomacs criaient famine, aucun d'entre eux ne pouvait se résoudre à mendier auprès de ces braves gens.
Après avoir fait le tour de l'île, Paladïn conclut qu'ils ne trouveraient pas de banque ici. Bien qu'ils n'avaient plus de bourses sur eux, l'argent de la League était fort heureusement resté bien au chaud dans les coffres forts de Demacia.
« Il y a un classement, pour les équipes en compétitions comme pour les personnes solo ou les équipes de trois contre trois, leur avait expliqué Paladïn. Tous les combattants sans exception sont classés parmi les rangs suivants : Bronze, Silver, Gold, Platine, Diamant, Maître et Challenger. Les Bronzes et les Silvers sont les joueurs solos, les joueurs de trois contre trois et ceux qui ont passé la première épreuve. Les Golds, les Platines et les Diamants sont ceux qui ont passé les deux premières épreuves. Les Maîtres sont ceux qui ont plus de huit victoires. Les Challengers sont ceux qui participent au tournoi actuel de la League et qui passent le Jugement, et au-dessus d'eux, il y a les champions. Après chaque partie jouée, la League rémunère chaque équipe selon son rang. Avec un bonus de victoire.
» Notre dernier match, contre les pirates de Bilgewater, celui qu'on a fini en vingt minutes, vous vous souvenez des scores ? En tout, nous avons gagné plus de soixante-dix mille pièces d'or durant le match. Par un calcul compliqué avec des ratios et notre nombre de d'or gagné, plus notre bonus de victoire et notre rang, nous avons empoché deux milles quatre cent soixante-six pièces d'or, deux pièces d'argent et cinq pièces de bronze. Et après il faut rajouter les autres victoires...
-Mais on est riches, en fait ! avait répondu Caërwyn.
-En quelque sorte.
-Quel est notre classement ? avait demandé Elyonah.
-On doit être passé Maîtres depuis notre victoire contre les yordles.
-T'aurais jamais dû me le dire, murmura Madwain.
-Pourquoi ?
-Bah... Maintenant que je sais qu'on a beaucoup d'argent je vais vouloir le dépenser !»
Ils tombèrent devant un cristal de communication, en lien direct avec le Centre. Paladïn s'empressa de sortir de son sac un parchemin séché à la va-vite, et envoya un message au banquier de Demacia, en espérant une réponse rapide de leur prétendu sauveur. Alors ils attendirent, assis sur une parcelle d'herbe fraîche, s'occupant comme ils pouvaient.
Madwain avait été attiré par deux marins robustes qui se battaient au bras de fer sur un étalage monté à la va-vite. Ils combattaient depuis une vingtaine de minute contre les prétendants se présentant à lui, ce qui commençait à attirer du monde autour du stand. Xathote profitait de l'étalage pour écrire des nouvelles à Tsumenokage.
Caërwyn commençait à s'endormir, allongé à l'ombre d'un peuplier et pour finir, Paladïn faisait le guet devant le cristal de communication, vérifiant de temps à autres s'il ne recevait rien.
Juste avant midi, une lueur d'espoir brilla dans ses yeux. Il revint vers ses camarades, une enveloppe lourde aux creux de ses mains.
-Vous devriez me remercier d'avoir confié notre budget à ce banquier : efficacité et rapidité !
Il sortit sa bourse et y déversa le contenu de la lettre (plusieurs pièces d'or, quelques pièces platines et une pièce de diamant ou l'équivalant de plus de dix milles pièces d'or).
-On devrait s'en sortir facilement avec ça, jusqu'à Ionia. Par quoi voulez-vous commencer ?
-Remplir nos gourdes d'eau fraîche, imposa Xathote en faisant tomber sa dernière goutte d'eau sur sa langue.
-Acheter des provisions ? proposa Elyonah.
-Faire une bonne tournée.
-Madwain !
-Bon, va pour les provisions.
-Je vais déjà commencer par trouver nous trouver une bonne auberge, on verra ensuite pour le reste, en conclut Paladïn.
Madwain ne put se résoudre à décevoir les marins qui voulaient le défier au bras-de-fer. Il resta sur place avec son ADC alors que Xathote, Elyonah et Paladïn s'engageaient dans la rue.
-Elyonah, je dois te dire quelque chose à propos de cette lettre, débuta Xathote en lui montrant son parchemin roulé.
-Laisse-moi deviner, s'interposa le top laner. Tu as hésité à parler des récents évènements à Tsume. Mais tu as décrété qu'il fallait mieux le prévenir, c'est ça ?
Le yordle acquiesça.
-Tu as bien fait, répondit Elyonah après un court silence. Le mettre au courant est une bonne chose.
-A ce propos, tenta Paladïn. Tu... vous vous êtes réconciliés, depuis ? Enfin, ma question est stupide (il secoua la tête : ) je me doute que tu lui en veux toujours. Mais tu penses que ça va s'améliorer ?
-Tu as raison, je lui en veux et je lui en voudrais toujours. J'essaye de ne pas y penser, même si c'est difficile. On n'oublie pas si facilement celui qui a tué sa soeur.
Après un rire gêné, elle reprit :
-Cependant... tant que je me contrôle parfaitement, je ne pourrais plus lui en vouloir à mort. Ce que j'ai fait dans le Néant je le regrette amèrement et je ne tiens pas à recommencer. J'ai compris la leçon, maintenant.
Cette réponse suffit à Xathote et à Paladïn qui acquiescèrent sans rechigner.
Ils choisirent la «Taverne de Francis», bâtiment sobre et modeste, proposant des chambres confortables à des prix incroyablement bas. L'établissement était fermé à leur arrivé, mais le gérant accepta de les faire payer en avance.
-Je manque cruellement d'employés en cette saison, alors pardonnez-nous si nos services ne vous convienne pas.
-Cela explique les prix, remarqua Paladin en payant deux chambres trois fois moins chères que leurs prix habituels. Qu'elle est la raison à cela ?
-Ici, les gens va et viennent. Ce n'est qu'une île de passage, et bien que les clients soient nombreux, peu de travailleur s'implante ici. Ionia promet beaucoup plus à ce genre de personne.
-Pourtant votre établissement est charmant, décréta Elyonah.
-C'est bien gentil, répondit le gérant, mais je perds en popularité de toute manière. Il me faudrait un miracle pour me faire remonter la pente. Mais dites-moi, pourquoi tant de personne se collent à mes vitres ?
Francis pointait du doigt des voyeurs qui s'entassaient devant les ouvertures. Paladïn, Xathote et Elyonah se concertèrent du regard.
-Si je puis me permettre d'un conseil, sourit Xathote en se mettant debout sur un tabouret du bar, déjà, vous devriez installer une télévision dans votre établissement. Comment voulez-vous attirez vos clients sans savoir ce qui les amuse ?
Il désigna l'extérieur du bout du nez.
-Je n'ai pas assez d'argent pour ça, répliqua le tavernier.
Elyonah soupira.
-Bon, vu que je n'ai rien à faire, de toute façon, je veux bien vous aider.
-Vous avez des expériences dans ce domaine ? Les grands gaillards ne menaient pas la vie facile à mes serveuses donc...
-J'ai travaillé à la «Clepcidre» de Piltover pendant plusieurs mois. Croyez-moi, je sais de quoi je parle.
L'aubergiste écarquilla les yeux après cette révélation.
-La «Clepcidre», vous dites ? C'est le bar le plus célèbre et le plus mouvementé de tout Piltover !
-Oui, je sais. Maintenant si vous voulez bien vous bougez, un raz-de-marée ne va pas tarder à arriver.
Elle s'aventura derrière le comptoir, et en parfaite professionnelle, se mit à faire un inventaire rapide des différentes boissons et tarifs de l'établissement, puis elle enfila un tablier qu'elle trouva dans la cave.
-Mais qu'est-ce que vous faite ? s'enquit Francis, inquiet.
-On va remonter la popularité de cet établissement. À ce soir !
Xathote et Paladïn se dirigèrent vers la sortie alors qu'Elyonah se tenait prête, derrière le bar. Quand la porte s'ouvrit, les curieux s'écartèrent subitement comme s'ils ne souhaitaient pas être surpris par les deux chevaliers. Mais leur nombre ne leur permit pas.
-Ah ! s'étira Xathote en exagérant avec le volume de sa voix. Les boissons de cette taverne sont délicieuses ! Il ne manque plus qu'un écran pour regarder les matchs, et ça serait parfait.
-Tu sais bien que le tavernier n'a pas assez d'argent pour ça, répondit Paladïn en entrant dans son jeu. Heureusement qu'Elyonah lui donne un coup de main.
Ils s'éloignèrent dans la rue en discutant bruyamment alors que les clients s'entassaient déjà dans le bar. Le tour était joué.

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