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Partie 3 - Allers et retours

Chapitre 23 - Shurima, la ressuscitée

le 16 septembre 2015

Les chevaliers partirent à l'aurore. Comme bénis par une force invisible, ils firent le voyage vers la cité antique sous un ciel nuageux, leur permettant de voyager à une allure convenable.
Il ne leur fallu qu'une demi-heure pour y aller au pas. Véritable oasis dans le désert, la cité se dressa devant eux avec d'autant plus d'allure que lors de son apogée. Depuis sa résurrection, les habitants des quatre coins de Shurima se mirent en quête de repeupler la capitale, lui redonnant vie et couleurs. Paladïn leur expliqua que ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne redevienne l'unique centre culturel et commerçant de tout Shurima.
Celle-ci était accessible par deux ponts se tenant de part et d'autre de la ville. Ils correspondaient d'ailleurs aux points de départ du Chemin des Empereurs, la plus route la plus importante de la ville par sa position et sa longueur. Des falaises formant un arc de cercle se tenaient derrière la cité. On pouvait y apercevoir quelques nouvelles habitations qui, suivant à la lettre l'ancienne structure de la ville, abritaient les plus pauvres des habitants de la ville. Dévoilant la puissance et la gloire de l'empire, le Disque du Soleil flottait à une demi-lieue au-dessus du Cercle de l'Ascension, point central de la capitale.
Alors qu'ils empruntaient le Chemin de l'Empereur, ils furent scotchés par la transformation que subissait la ville avec leur avancé. Les bâtiments étaient de plus en plus grands, de plus en plus beaux. D'énormes jardins de palmiers et d'autres plantes du désert ombrageaient les terrasses, rendant l'atmosphère plus respirable. Paladïn continua sa visite guidée et s'arrêta sur la place centrale d'où montaient les Escaliers de l'Ascension. Il stoppa net Xathote qui voulait y monter :
-Seuls les plus vénérables Shurimiens étaient autorisés à y monter.
-Oui, «étaient», reprit Xathote. Si personne n'y monte quel est l'intérêt de cet endroit ?
-Parce que tous ces gens que tu vois autour de toi tiennent fort aux traditions, et figure toi qu'une personne en particulier peut y monter, elle se tient juste derrière toi.
Le yordle se retourna. Une silhouette apparut en haut des escaliers, se tenant debout, fièrement. Azir, empereur de Shurima.
Les chevaliers reculèrent de quelques mètres respectables. Des gardes de sables surgirent subitement du sol, gardant la place centrale comme d'un lieu sacré. Quand Azir atteint le sol, tous les habitants présents sur la place s'inclinèrent respectueusement. Les chevaliers s'empressèrent de faire de même, ne remarquant pas que l'Empereur s'était dirigé vers eux.
-Relevez-vous, chevaliers. On entend beaucoup parler de vous, ces temps-ci.
Le transfiguré désigna un écran flottant qui diffusait les informations principales sur les épreuves.
Par un accord commun, les chevaliers laissèrent la parole à Paladïn, qui était sans doute, le plus doué pour parler à un empereur. Le top laner en perdit ses mots.
-Euh... Je... Nous... C'est un véritable honneur que d'être dans cette magnifique citée.
Azir retourna la tête vers eux. Il devait faire la taille de Madwain, ce qui lui permettait de dominer la plupart des hommes.
-Oui. Shurima a retrouvé sa gloire d'antan et elle sera sûrement encore plus resplendissante quand la League nous aura acceptés en tant que cité officielle.
-Je suis sûr qu'il n'y aura aucune opposition à cette offre.
-Voici le conseil que je leur ai dit : il ne faut jamais s'attirer le courroux d'un empereur…
Azir les toisa du regard. Ses yeux, cachés sous un casque qui lui donnait un air d'oiseau de proie, semblaient tous les transpercer jusqu'à l'âme.
Elyonah était impressionné, parce qu'ils avaient devant eux un empereur de légende, ressuscité avec plusieurs millénaires d'histoires.
Madwain n'en revenait pas que lui, un simple livreur de Piltover, puisse un jour se tenir un face d'un empereur.
Paladïn tâcha de rester digne, présentable. Il jouait quasiment le rôle de l'ambassadeur de Demacia dans cette ville en pleine croissance.
Xathote n'osa dire un mot, comme si les étoiles elle-même s'inclinaient face à Azir qui les avait vues à l'aube de leur premier jour.
Et enfin, Caërwyn resta de marbre. Azir avait beau être un empereur, cela lui était bien égal.
Ce dernier tourna subitement la tête, regarda vers l'extérieur de la ville.
-Elle approche, je la sens. Venez avec moi.
Ils le suivirent sans rechigner. Il leur fallut quelques minutes de marche pour remarquer qu'une silhouette arrivait sur un chameau Shurimien. Quand elle fut à portée de tir, Azir se retourna vers eux.
-Je vais vous laisser en sa compagnie. C'est un véritable honneur, pour Shurima, d'avoir en son sein une équipe aussi diversifiée de la vôtre, en espérant que nos combattants fassent honneur à votre niveau.
Il attendit alors que les chevaliers reconnaissaient la silhouette qui s'approchait d'eux. Armée de son boomerang de légende, Sivir portait une armure en fer luisante au soleil, son casque ornée de deux ailes dorées laissant traîner derrière de longs cheveux blancs.
-Ce ne serait pas son habit “Purificatrice” ? murmura Elyonah. Comment a-t-elle fait pour teindre ses cheveux bruns comme ça ?!
-Chut !
Elle descendit de son chameau et s'inclina respectueusement devant Azir en enlevant son casque.
-J'ai entendu votre appel, annonça-t-elle en relevant la tête.
-Oui, merci d'être venu, Sivir. J'espère ne pas t'avoir dérangé.
Les chevaliers étaient stupéfaits. Malgré leur différence sociale, elle une bandit et lui un empereur, ils se parlaient mutuellement avec beaucoup de respect. Leur lien sautait littéralement aux yeux, lui le ressuscité et elle, la miraculée. L'empereur baissa la tête en guise de salut et leur lança :
-Je les laisse à tes soins, Sivir. Quand à vous, chevalier, n'oubliez pas... Tous les regards sont tournés vers vous.
Il s'éloigna alors que Xathote montait sur les épaules de son jungler :
-C'était un avertissement ?
-Oui, répondit Paladïn. En gros, dis-toi que nous sommes le centre de leur attention.
-Paye ton stress, marmonna le jungler.
Sivir les conduisit non loin du centre-ville. Elle leur indiqua une auberge de renommée et leur montra ensuite l'emplacement de la nouvelle arène. Celle-ci était plantée dans un cirque entouré de gradins. La mercenaire leur expliqua qu'elle n'avait encore jamais été utilisée et qu'ils seraient les premiers à l'inaugurer.
-Vous combattrez contre l'équipe qui m'a proclamée comme leur modèle. Ce sont des bandits, tout comme moi.
-C'est une bonne situation ça, bandit ?
-Vous savez, je ne pense pas qu'il y ait de bonne ou de mauvaise situation... attendez... qu'est-ce que je raconte là ? Ce n'est pas du vol quand ils sont morts...
Sivir enleva son casque et les regarda droit dans les yeux :
-C'est comme ça que je gagne ma vie.
-Mais ce n'est pas un peu dangereux ? demanda Paladïn. Vous êtes... très précieuse pour l'empereur.
-Le métier de mercenaire n'a jamais été dangereux pour celui qui sait l'exercer, déclara sèchement Caërwyn.
-Il a raison, l'appuya Sivir. Et puis, je peux combattre pour une cause, mais pas mourir pour elle.
Ils firent une rapide visite du terrain et des vestiaires.
-Quand est-ce que nous pourrons commencer le match ?
-Pas avant demain. Nous avons eu vent de votre magnifique prestation dans le désert. Vous devez être fatigués, profitez-en pour vous reposer.
Les chevaliers se turent, littéralement humiliés. Sivir eut un sourire sadique et commença à s'éloigner.
-On dit que le désert est une maîtresse cruelle. J'aime bien comme ça sonne.
Les chevaliers se réfugièrent dans l'auberge indiquée.

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